mardi 16 août 2016

une campagne extraordinaire pour une moisson catastrophique !!

Comme chaque année, j'essaye de retracer la campagne, du semis jusqu'à la moisson, pour comprendre les moments clé du développement de la culture du blé.

Le rendement est le résultat de la somme des événements 
entre le semis et la récolte.

Ou plutôt la soustraction !!

Un blé semé dans la plaine de Beauce a au départ un potentiel de 130 qx/ha, qu'il soit conduit de manière intensive, raisonné ou bio !
Souvent on présente la culture intensive comme une pratique qui "dope" le rendement,  alors que la conduite Bio serait plus "propre" (analogie sportive).

En fait, les outils et le travail de l'agriculteur ne fait que de limiter la casse, avec plus d'outil et plus performant, l'agriculture "non Bio" est plus efficiente.

Alors comment est-on arrivé à un rendement de 30 qx/ha ?

Le potentiel de rendement au 28 mai 2016, d'une culture de blé chez moi était sans doute proche de 95 à 100 qx/ha (des modèles informatiques sont capable de donner ce type de résultat) mais à condition que :

- les pucerons de l'automne doux et long, soit maîtrisé pour éviter les virose de jaunisse nanisante. (rendement souvent inférieur a 30 qx/ha dans ce cas)

- les vulpins résistants soit maîtrisé à l'automne et au printemps.
(rendement souvent inférieur a 30 qx/ha dans ce cas)

- le programme fongicide sur feuille, et notamment sur F3 à F1 soit parfait.
 (chute de rendement de 25% entre les témoins et les références même cette année)

L'Aléa Climatique du 28 mai au 17 juin 2016 !

étant proche (1 km) de la station météo d'Orléans-Bricy, j'ai accès aux données de cette station, situé sur une base arienne, sur meteociel.fr par jour et par heure même !!

Il y a déjà un oubli dans les données du 28 mai, l'orage de 39 mm à 23h00, n'est pas noté. Ce qui est dommage, car pour alimenter des modèles, il faut des données propres !!



J'ai ressorti 3 données sur 20 jours, entre le 28 mai et 17 juin 2016.
- le cumul de pluviométrie
- le cumul d’ensoleillement
- et le nombre de jour avec moins d'une heure de soleil par jour


Sur les 4 dernières années, 2016 est exceptionnelle !


La pluviométrie, plus de 220 mm sur 20 jours, pour une normale de 50 mm/mois juin.
- Les inondations étaient inévitables et hors normale !
- Les terres profondes ou hydromorphes ont été saturées, le système racinaire handicapé.
- On constate souvent des rendements légèrement supérieurs dans les sols plus superficiels, drainage plus rapide !
- Les années 2014 et 2013 étaient plus arrosées que la normale, des problèmes de qualité (fusariose, Don, MAFEC dégradé sur blé dur), les protections fongicides sur épis ont été fortement rentabilisé.
- Pour 2015, la qualité supérieure des grains était dû à des conditions météo optimums, si les apports azotés avant épiaison étaient satisfaits !
- Pour 2016, les premiers résultats ne donnent pas une forte présence de Fusariose ou de Don, les programmes fongicides épiaisons ont peu d’écarts, la perte de rendements est peu du à l'aspect sanitaire.

Un ensoleillement catastrophique, il manque les 2/3 des heures de lumière à la normale.
- Une soixantaine d'heures contre 200 en normale
- 13 jours sur 20, avec moins d'une heure de lumière par jour !


Résultat à la moisson :
- Les tiges et les épis sont bien présents, avec un potentiel certain
- Les grains ne sont pas présents, pas de fécondation
- Les grains sont présents, mais pas alimentés, pas de remplissage, avortement précoce
- Les orges plus précoces ont plus de grains alimentés, le blé tendre plus rustique atteint 30 qx/ha contrairement aux blés durs plus sensible passe sous 20 qx, les seigles ou triticales arrivent même a 0 qx/ha.

Conclusion:
- C'est bien le manque de soleil qui crée la catastrophe de rendement
- Curieusement, la plus mauvaise année suivante que j'ai trouvée est 2013 !
- Et le changement climatique dans tout cela ???




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